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Actualité des sapeurs-pompiers

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Alerte chez les ambulanciers: violences et incivilités en hausse

Proposé par : admin Le 30/03/2008 à 11:35

SuisseLes ambulanciers doivent davantage porter secours sous les insultes et les menaces. La profession cherche des remèdes. Même les pompiers sont de moins en moins épargnés.




Image © Steeve Iuncker Gomez
Les ambulanciers sont parfois accueillis par des insultes, crachats, menaces verbales et même physiques. Leurs véhicules sont aussi la cible de déprédations.

«On ne s'attend pas à être accueilli avec un fusil de chasse lorsqu'on part secourir une grand-mère qui s'est cassée la hanche...» Pourtant, c'est arrivé au personnel des ambulances USR à Lausanne, raconte Olivier Bron, responsable de l'exploitation. «Ces temps-ci, mes collaborateurs reçoivent beaucoup de menaces physiques», poursuit-il avec un détachement nécessaire. Le plus souvent de la part de fêtards du week-end. Aujourd'hui on n'hésite pas à «tirer» sur les ambulances, de toutes les manières possibles. «Des collègues roulent fenêtres fermées dans certains quartiers pour éviter de se prendre des crachats ou des objets dans la figure.»

Ambulanciers accompagnés par des policiers
Même constat alarmant à Genève. «Je reçois chaque semaine trois à quatre rapports d'ambulanciers expliquant qu'une intervention s'est mal déroulée, qu'on leur a craché dessus, tenté de les frapper et qu'ils ont dû appeler la police», explique Olivier Gonin, patron d'Ambulance services. Du coup, il refuse d'engager son personnel dans certains endroits de la ville sans qu'il soit accompagné de policiers. Olivier Gonin sait de quoi il parle. Il s'est fait casser la mâchoire et même planter une seringue dans la main il y a quelques années. Des agressions physiques encore rares, mais jusqu'à quand?

Les menaces et incivilités augmentent depuis deux ou trois ans dans le milieu des soins. Aux urgences du CHUV, un agent de sécurité est prêt à intervenir en cas de problème. Comme début février lorsqu'un forcené a menacé d'utiliser son fusil d'assaut, a rapporté hier 24 heures. Et aujourd'hui, même les pompiers en font les frais (lire l'encadré).

Cet état des lieux alarmant n'a pas encore été rattrapé par les statistiques. Le canton de Vaud s'y met. Et à Genève, on estime que «chaque année, 30 à 40% des ambulanciers sont confrontés à une agression physique ou verbale de la part de patients comme de personnes extérieures aux interventions», constate Marc Niquille, chef de la brigade sanitaire cantonale aux HUG.

Cette agressivité vient souvent des patients eux-mêmes, montrant des troubles psychologiques ou sous l'emprise de substances. Mais le plus choquant aujourd'hui, ce sont «des actes d'incivilités de personnes extérieures liés à la consommation d'alcool ou de drogues. Certains recherchent le conflit et empêchent l'accès aux soins.»

Alors que faire? A Genève, comme dans le canton de Vaud, une procédure a été mise en oeuvre afin que les ambulanciers, découvrant une situation dangereuse, puissent se retirer en attendant l'arrivée de la police. Depuis peu, ils peuvent aussi faire appel aux forces de l'ordre en recourant à un code, plus discret qu'un appel à l'aide par radio.

Réticences pour les cours de self-défense
Des sociétés d'ambulances, genevoises comme vaudoises, n'ont pas attendu pour améliorer la protection des sauveteurs. Ils disposent de gilets pare-lame. Mais cette protection ne satisfait personne et son utilisation à plus grande échelle est controversée. Harnaché, le sauveteur ressemblerait plus à un policier. Trop mauvais pour l'image et trop provoquant.

Même réticences vis-à-vis des cours de self-défense, inaugurés fin 2007 par la Direction des secours lausannois. «Si les personnes ne s'entraînent pas régulièrement, il y a un risque que cela devienne une pseudo-protection», analyse avec scepticisme le Genevois Marc Niquille.

Tous les professionnels posent le même diagnostic. Reste encore à trouver les meilleurs remèdes. «Nous sommes encore maîtres de la situation. Mais il est vrai que nous avons les problématiques de grandes villes européennes, sans les assumer. Nous sommes encore très naïfs par rapport à ce qu'il pourrait arriver à nos ambulanciers.»

Un papy met un couteau de 20 cm sous la gorge d'un commandant de pompiers
Les pompiers sentent monter les tensions lors d'interventions à travers des vols de haches ou de lances et des incivilités. Les menaces physiques sont plus rares. Pourtant, le commandant du SDIS de Gourze, en Lavaux (VD), a été victime d'une agression en décembre. «Nous nous sommes déplacés au milieu de la nuit pour une alarme automatique dans un home de personnes âgées à Chexbres, témoigne-t-il. En ouvrant la porte de l'appartement d'où venait la fumée, je suis tombé nez à nez avec un sexagénaire qui mangeait une pizza et qui a commencé à m'insulter. Au moment où je suis rentré, il a saisi un couteau à pizza de 20 cm de long et me l'a mis sous la gorge. Cela a duré 30 secondes. Les collègues sont arrivés et il a rangé son couteau.» Le commandant a déposé une plainte. Il reconnaît lui-même que le problème de la violence est minimisé chez les pompiers. Les directives? Actuellement, en intervention, la personne de l'équipe chargée de surveiller l'environnement doit aussi observer si les esprits s'échauffent. Et l'on n'hésite plus à appeler la police en cas de danger. L'an prochain, des cours relatifs à l'insécurité sont prévus au niveau suisse, comme dans le canton de Vaud.

Source : Le Matin Dimanche - Sophie Roselli

Alerte chez les ambulanciers: violences et incivilités en hausse

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Tommy a écrit : le 24.11.2014 18:17:
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