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Actualité des sapeurs-pompiers

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Varembé (GE) : Une Diogène périt chez elle dans les flammes

Proposé par : admin Le 20/06/2006 à 18:45

118 ExpressVarembé - Le corps calciné a été découvert par les pompiers au 20, avenue Giuseppe-Motta.


Les pots de fleurs aux fenêtres de cette ancienne maison de maître ne pouvaient laisser présager le sinistre spectacle que les pompiers ont découvert, hier après-midi, au 20, avenue Giuseppe-Motta, dans le quartier de Varembé. En ouvrant un appartement, situé au 1er étage, ils se retrouvent face au corps calciné d'une femme. «Visiblement une Diogène (*), car il y avait tant de choses entassées dans ce logement que les sauveteurs ont eu beaucoup de peine à y pénétrer. On a d'ailleurs dû faire appel à la Voirie pour vider les lieux», rapporte Christophe Zawadzki, porte-parole de la police.

Fort dégagement de fumée et de chaleur

«La porte palière menant à l'appartement était bloquée par un amas de détritus jonchant le sol du couloir d'accès et de toutes les pièces. Cette demeure s'apparentait à un entassement hétéroclite d'objets de provenances diverses», poursuit Christophe Zawadzki.

Il était 15 h 58, quand les hommes du feu ont reçu une dizaine d'appels les informant qu'un incendie venait de se déclarer dans un appartement sis au 20, avenue Giuseppe-Motta.

Treize pompiers se dépêchent alors sur les lieux à bord de cinq véhicules et d'une ambulance. Sur place, dès 16 h 03, les sauveteurs ont immédiatement été confrontés à un très fort dégagement de fumée et de chaleur, comme nous l'a ­confirmé le capitaine Jacques Magnin, commandant-adjoint: «Nous avons dû mettre l'appartement sous ventilation pour chasser les fumées.»

Autres locataires de retour chez eux

Les hommes du Service d'incendie et de secours (SIS) ont été soutenus pas les volontaires de la Compagnie II, arrivée rapidement en renfort.

C'est alors qu'ils luttaient contre le feu, faisant rage dans l'appartement, que les pompiers ont découvert le corps calciné. Il était 16 h 19. La victime, qui vivait visiblement seule, gisait à terre sous la mezzanine, dans une chambre située au bout d'un long couloir.

Malgré l'intense dégagement de fumée, aucune autre évacuation n'a été nécessaire et les pompiers ont été maîtres du feu à 16 h 22. Seul l'appartement de la victime est entièrement détruit, les locataires des cinq autres appartements de cette maison, propriété de la Ville, ont pu regagner leurs pénates, hier soir déjà.

De leur côté, une dizaine de policiers sont intervenus pour sécuriser le périmètre. L'avenue Giuseppe-Motta a été longtemps fermée à la circulation, à l'exception des transports publics.

La Brigade de police technique et scientifique a également été sollicitée pour mener l'enquête. Celle-ci devra déterminer l'origine du sinistre et permettre d'identifier le corps de la défunte. «Une autopsie sera sans doute nécessaire», conclut Christophe Zawadzki.

(*) personne qui entasse compulsivement des objets.


«La victime avait 50 ans et 5 enfants»

C'est le deuxième incendie en un mois qui se termine aussi tragiquement. Le 13 mai dernier, une septuagénaire avait déjà perdu la vie, asphyxiée dans son appartement, sis au 53, rue de Carouge.

Hier, vers 18 h 30, alors que les coups de klaxons enflamment la ville, après la victoire de l'équipe suisse au Mondial, un homme pleure son ex-bien-aimée au bas de la maison qui vient de flamber. «J'ai longtemps été son ami, j'avais encore un tas de vieux appareils photos de collection chez elle», raconte dignement notre interlocuteur qui, très accablé, souhaite préserver l'anonymat.

Vêtu d'un costume sombre et d'une cravate, celui-ci a foncé sur les lieux aussitôt après avoir été informé de «ce grand malheur» par le fils de la victime. «Originaire d'Espagne, elle vivait dans cet appartement depuis des années, poursuit-il. Elle avait 50 ans et cinq enfants. Seul son fils habite à Genève. Ses quatre filles, elles, vivent au Liban avec leur père.» Une situation qui rongeait, semble-t-il, la victime: «Ça fait longtemps qu'elle tente de récupérer ses filles.»

Derrière l'ex-ami, un jeune couple et un bambin se sont installés sur une mince bande d'herbe qui jouxte le terrain de football juste en face du 20, Giuseppe-Motta. «Nous habitons aussi au 1er étage. Nous étions les voisins de la victime. Mais, nous la connaissions peu car nous n'avons emménagé qu'en septembre dernier. En plus, la défunte était assez renfermée», explique la maman, qui a finalement pu regagner ses pénates hier soir.

Tout comme les autres locataires de cette demeure.

Parmi eux, le concierge Ernesto Lopes, casquette sur la tête, est lui aussi très ému par cette tragédie: «J'habite depuis trois ans au 2e, sous les combles. J'avais un bon contact avec cette très gentille dame.»

Le gérant de la demeure, propriété de la Ville, s'active lui pour être sûr que tout le monde pourra regagner son logis d'ici la nuit. A proximité, un jeune garçon n'en finit pas de questionner sa mère...

Source : Tribune de Genève - Laurence Bézaguet

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