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Actualité des sapeurs-pompiers

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Pâquis (GE) : Un toit d'immeuble s'envole et s'encastre dans un balcon

Proposé par : admin Le 19/07/2005 à 11:57

118 ExpressDix petites minutes d'orages ont suffi hier pour faire de gros dégâts dans le canton: inondations, chutes d'arbres, des dommages aussi classiques que coûteux. Mais l'accident le plus spectaculaire a eu lieu aux Pâquis. Récit d'un drame évité de justesse.


Comédienne, Silvia Barreiros comptait sortir dans l'après-midi pour potasser un scénario. Vers 15 h, sous un ciel de cendre, la grêle et la pluie assiègent les fenêtres ouvertes de son appartement situé au numéro 43 de la rue de Neuchâtel:

«Soudain, j'ai vu une chose verte s'envoler, je n'imaginais pas qu'il s'agissait du toit de mon immeuble...» Le vent, soufflant entre 70 et 80 km/h, vient en effet de soulever la structure en cuivre pesant environ une tonne et mesurant quelque 50 mètres carrés. Après avoir virevolté quelques secondes, une grosse partie de la toiture s'encastre dans le balcon de la locataire du deuxième étage. Comme le tout menace de s'écrouler devant la porte d'entrée, la police évacue les véhicules stationnés dans la rue et demande aux locataires de l'immeuble de rester chez eux.

«Un bol de cocu»

Une centaine de personnes, des badauds, des clients du restaurant portugais et des voisins attendent l'arrivée des pompiers en contemplant des morceaux de toitures tombés dans la cour latérale de l'Ecole des Pâquis. «Où est ma femme, plaisante Emilio Sangiorgio. C'est vrai, j'ai eu un bol de cocu que ce toit n'ait pas touché ma galerie au rez-de-chaussée.» Tenancière du café lusitanien du coin, Anabela Coutinho s'inquiète pour Coco, son perroquet, tremblotant dans une cage.

«Je l'ai rentré dès les premières gouttes. Il est terrorisé.» Les clients, qui sirotaient un verre sur la terrasse, ont suivi le mouvement avant d'assister à la chute de la couverture de cuivre. «On a frôlé la catastrophe, poursuit la gérante. Imaginez si une voiture passait et que la chose lui était tombée dessus!»

Vers 16 h, une dizaine de pompiers et quatre véhicules s'affairent. Mais le dispositif est insuffisant. «Il nous faut une grosse grue du Service de sécurité de l'aéroport», explique un capitaine. Quelques dizaines de minutes tard, un «monstre» sur roues, long de dix mètres, prend ses aises dans la rue et hisse deux hommes à la hauteur du deuxième étage. Lentement, ils trouent la toiture afin de l'attacher et tentent de la soulever. Mais la barrière du balcon se décroche de la façade. «Faut pas faire comme ça», peste un locataire du numéro 39.

Après plusieurs tentatives, le grutier parvient à saisir le toit puis le dépose dans la rue. Quelques spectateurs, amateurs de gros camions et de pompiers, applaudissent impressionnés. Ravie, la tenancière du bistrot portugais se frotte les mains. «Au moins, on a eu beaucoup de clients cet après-midi et maintenant Coco s'est calmé.» Vers 18 h 30, Silvia Barreiros peut enfin quitter son appartement. Avec un regret: «Coincée chez moi pendant trois heures, j'aurais dû en profiter pour faire le ménage.»


Dégâts matériels dans tout le canton

Champs et vignes ravagés, arbres et toiture arrachés, automobiles écrasées, coupures d'électricité et trafic aérien perturbé: l'orage chargé de grêle et les vents de 70 à 80 km/h qui ont balayé la région hier après-midi ont eu de nombreuses conséquences matérielles.

Les sapeurs-pompiers ont ainsi réalisé quelque 170 sorties dans le canton .

Leurs collègues français n'ont pas chômé non plus: 30 interventions dans l'Ain et 250 en Haute-Savoie.

Au niveau des cultures, la rive gauche a été la plus touchée. Les vignes et les champs de maïs ont été carrément «dévastés» du côté d'Anières et de Corsier, selon le SIS.

Les pompiers ont dû désincarcérer un automobiliste sur la rampe de Cologny, après qu'un arbre soit tombé sur sa voiture. La foudre a coupé un autre arbre en deux à Chêne-Bougeries. Il mesurait 2 m de diamètre. Un autre arbre est tombé sur une voiture inoccupée à la rue de l'Athénée.

L'orage a également provoqué de nombreuses coupures de courant dans tout le canton, mais pas en ville de Genève. Le plus souvent de quelques minutes seulement, lorsque la foudre est tombée près d'une ligne aérienne. Deux coupures, l'une près d'Anières et l'autre dans la région de Satigny, dues à des branches tombées sur des câbles ont nécessité des interventions physiques. Les pannes ont donc duré près de trois quarts d'heure.  La plus longue coupure d'électricité, qui a touché 287 clients à Chêne-Bourg n'avait cependant rien à voir avec les intempéries, assurent les Services Industriels genevois (SIG), même si l'incident s'est produit pendant l'orage. «C'est une cabine à moyenne tension qui a brûlé», explique Philippe Verburgh, directeur du Service de l'électricité des SIG. Nous sommes justement en train de changer tout le réseau de câble, vieux de trente ans.»

Les forts vents latéraux ont obligé l'aéroport à interrompre le trafic aérien pendant un quart d'heure à partir de 14 h 48 .

Par Fedele mendicino

Source : Tribune de Genève

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