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Actualité des sapeurs-pompiers

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Lausanne VD : L'incendie de la maison de paille alimente déjà la polémique

Proposé par : admin Le 22/12/2007 à 11:20

SuisseLa bâtisse illégale a été totalement détruite, vendredi peu avant 4 h. Des deux habitants qui y dormaient, un a été légèrement brûlé. La police privilégie la piste du poêle à bois. Un prof de l'EPFL à la retraite n'y croit pas.




ÉRIC JAQUEROD | CALCINÉE: Le feu a entièrement détruit la maison de paille. Les deux occupants ont pu s'échapper à temps. L'un d'eux a été légèrement brûlé aux bras et à la tête. L'autre était en état de choc. LAUSANNE, LE 21 DÉCEMBRE 2007

Un tas fumant. Voilà tout ce qu'il restait, hier matin, de la maison de paille. Il était 4 h, dans la nuit de jeudi à vendredi, quand Sandro* et Gilbert* se sont retrouvés en slip dans la nuit glacée. Ces deux piliers du collectif Straw d'la Bale dormaient à l'intérieur de la bâtisse. «Quand ils se sont réveillés, le plancher était en feu, témoigne Fanny Jaquet, présidente de l'association de soutien. Les flammes léchaient les parois extérieures.» Ils ont juste eu le temps de sortir.

Une patrouille de police a vu les flammes et s'est rendue sur place. Grelottants, les deux habitants ont pris place un moment dans la voiture de police, avant d'être envoyés au CHUV. Gilbert souffrirait de brûlures aux bras et au visage, qu'il se serait fait en essayant d'éteindre le feu et de récupérer des affaires.

Hier matin, alors que le chien policier Falco reniflait chaque centimètre du talus, la question était sur toutes les lèvres: accident ou malveillance? Dans un communiqué envoyé hier après-midi, la police a indiqué qu'elle privilégiait l'hypothèse accidentelle. Le plancher aurait pris feu à cause «d'un poêle en fonction».
Le poêle «pas impliqué»?

Une hypothèse qui fait bondir François Iselin, ancien professeur à l'EPFL, expert en construction et membre de l'association de soutien à la maison de paille. «Comment peuvent-ils dire ça? Une enquête, ça prend des jours, voire des semaines. Rappelez-vous le bâtiment du Grand Conseil. Là, ils ont déjà la réponse après quelques heures...» Pour François Iselin, qui s'est penché à l'époque sur la sécurité des lieux, le poêle ne peut pas être impliqué. «Si le feu avait pris à l'intérieur, les occupants auraient été réveillés par la fumée. Quant au poêle, il est fermé et posé sur de la tôle. Dessous, ce sont des panneaux de chantier, qui ne prennent pas feu facilement.»

Pour lui, le feu a dû prendre sous le bâtiment, où est entreposée de la paille en vrac. Une braise qui serait passée entre les panneaux? «Ça m'étonnerait beaucoup. Il n'y avait guère plus de deux millimètres entre eux. Si une minibraise était passée, elle n'aurait pas eu la force de mettre feu à la paille.» Alors comment les flammes ont-elles pris? «C'est très facile de se rendre à la maison de paille», lâche François Iselin, qui estime que les enquêteurs ne doivent pas négliger la piste extérieure.

Le fait que l'incendie se soit produit le 20 décembre est assez troublant. Pour le public, cette date correspondait à la fin de l'effet suspensif accordé par le Tribunal administratif (TA). «Faux», explique Daniel Pache, avocat mandaté par la commune dans cette affaire. «Le 20 correspond au dernier délai que le TA a donné à la commune pour se déterminer sur l'effet suspensif. La ville a d'ailleurs fait opposition le 19 décembre, mais cela ne lève pas l'effet suspensif.» En clair, la ville n'aurait pas pu évacuer la maison de paille tant que le TA n'avait pas statué sur son opposition.

Quoi qu'il en soit, cet incendie enlève une grosse épine du pied de la Municipalité. La maison de paille était totalement illégale, mais se voulait une «expérimentation écologique». Une situation embarrassante pour une ville qui se veut verte. Des membres de l'Exécutif n'avaient pas caché, au début, une certaine sympathie pour le projet. Mais depuis quelques semaines, la Municipalité avait serré les rangs. La maison aurait été évacuée dans les premiers mois de l'année.

Source : 24 Heures - JULIEN MAGNOLLAY

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