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Actualité des sapeurs-pompiers

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Chavannes-près-Renens (VD) : Psychose sur treize étages

Proposé par : admin Le 11/01/2006 à 17:59

118 ExpressDans les caves de l'immeuble incendié dimanche puis lundi soir, le feu a été bouté cinq fois depuis un an. Les pyromanes courent toujours, et les locataires de la tour accumulent les nuits blanches.


Depuis un an, l'immeuble de la Blancherie 29, à Chavannes-près-Renens, prend des airs de tour infernale pour ses habitants. A cinq reprises, le feu y a été bouté dans les caves. Reportage au lendemain de l'incendie de lundi soir.

«Maman, y a de nouveau le feu!» Rue de la Blancherie 29, à Chavannes, ils ont été plusieurs ce lundi soir à être prévenus par leurs enfants de l'épaisse fumée qui grimpait à toute vitesse la cage d'escalier. Beaucoup se sont retrouvés prisonniers de leurs appartements, paniqués. Après une intervention des pompiers digne d'un film catastrophe, les quelque 90 habitants de la tour blanche sont retombés dans la psychose: en un an, le feu a pris cinq fois dans les caves, dont trois fois depuis mercredi dernier, sans faire de blessé. Qui? Pourquoi? Et pourquoi n'assure-t-on pas leur sécurité?

Jusqu'au matin qui a suivi le sinistre, les lumières sont restées allumées dans les treize étages de l'immeuble incendié. Au lendemain d'une nuit sans sommeil, dans les couloirs imprégnés d'une odeur âcre, la colère fuse et les soupçons planent sur les paliers. Au onzième étage, Mme Kunzi a sorti ses tapis tandis que les nettoyeurs s'affairent dans son appartement. Depuis le premier incendie, sa fille ne dort plus la nuit. «Elle se lève pour surveiller le couloir. Et ce soir (n.d.l.r.: hier soir), qu'est-ce que ça va donner? On n'en peut plus. Je ne comprends pas que la gérance n'engage personne pour surveiller», lâche-t-elle en passant ses doigts sur la suie qui recouvre la table de son salon.

«Les auteurs sont sûrement des habitants de la tour»

Après vingt-cinq ans de vie dans la tour, avec son balcon qui donne sur de grands arbres, la dame ne souhaite pourtant pas partir. Une exception, à en croire les autres habitants. «Moi je suis arrivé le 1er janvier, mais je cherche un appartement, explique, nerveux, ce jeune homme du treizième. Je ne vais quand même pas rester comme ça. Ce n'est pas de la bêtise, mais des tentatives d'homicide!» Sur les auteurs du sinistre, le locataire a sa petite idée: «Ce sont sûrement des gens qui habitent l'immeuble. Il faudrait tout fermer et bien fouiller.»

Huit étages plus bas, Esad Osmani, peintre en bâtiment, refait lui-même les tapisseries noircies après chaque incendie. Il tutoie même l'employé de l'entreprise de nettoyage, qui vient pour la troisième fois assainir son appartement. Mais cette fois, traumatisé par les événements, son fils de 6 ans ne veut plus rentrer à la maison. «C'en est trop. Nous aimerions déménager le plus vite possible», soupire l'homme.

«Au début, je l'ai pris calmement. Mais à chaque fois, ça crée un peu plus d'émotions», acquiesce cette retraitée du quatrième étage, 81 ans. Pour beaucoup, la solution passe par l'installation de caméras de surveillance dans les caves. Une solution également plébiscitée par ce nettoyeur spécialisé, qui en connaît un rayon. «Ils ont eu le même problème dans un immeuble de la Borde. En installant des caméras, ils les ont tout de suite chopés.»

Source : 24 Heures - Camille Krafft

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